Il est inutile d'essayer d'oublier [pv Matsumoto]

Une canette vola dans les airs sans avoir été touchés par quoi que ce fut…

Gin serra son poing avant de l’ouvrir. Il n’était pas satisfait : la puissance avait encore diminué depuis la dernière fois. Cependant, au fur et à mesure qu’il s’affaiblissait, il devenait plus facile de lire les courants de réiatsu emprunté dans son corps lorsqu’il utilisait une « balla ». L’énergie passait par divers canaux avant d’être expulsé du corps par le poing, allant en ligne droite jusqu’à la cible à très grande vitesse. C’était une flèche invisible au bout de bois, frappant violement au moment ou elle était tirée. Et l’archer n’était autre que son hollow intérieur, agonisant…

Allant remettre la canette en place, Gin ne put que penser que le temps restant avant que sa couverture d’humain à pouvoir ne tombe à l’eau était compté. Et sans ça, masqué sa présence ne serait pas aussi aisé qu’avant, pour ne pas dire quasiment impossible. Et ce n’était pas ces shinigami qui se démultipliaient comme des petits pains qui allaient l’aider à passer facilement inaperçu, ni d’évidence les multiples anciennes connaissances qui refaisaient surface. Deux autres canettes de soda furent positionnées à coté de la première.

Retournant à sa place, les mains dans les poches, il se tourna face aux canettes, sans que rien n’ait bougée. Soudainement, les trois canettes décollèrent, comme si elles venaient d’être frappées, il ne semblait pas avoir esquissé un geste, mais n’était pas surpris pour autant. Gin soupira : non seulement il perdait en puissance, mais aussi en nombre d’utilisation, ce n’était vraiment pas bon. Et les évènements se succédant l’inquiétaient de plus en plus. Il faudrait qu’il essaie de comprendre dans peu de temps ce qu’il se passe quand même…

Levant les yeux au ciel, la lune commençait à décliner en cette nuit des plus calmes. Aucun nuage ne semblait poindre à l’horizon pour venir gâcher le spectacle de la voûte céleste, irradié par la pleine lune. Cependant, les lumières de la ville, elles, venaient sans gêne gâcher ce magnifique spectacle, diffusant de fausses lueurs auxquelles personne ne croyaient, accentuant les ombres que l’on ne voulait pas voir de la misère de cette ville. Une telle beauté dans le ciel pour une telle misère sur la terre, n’était-ce pas là quelque chose de réellement consternant ?

C’était sur ce genre de pensée que Gin la sentit… cette présence spirituelle si familière. Elle avait dut bien s’entrainer depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, pour parvenir à cacher sa présence spirituel jusqu’à être aussi proche de lui sans qu’il ne le remarque, surtout venant d’elle. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle vienne le voir d’aussi tôt, même si c’était quelque chose d’indispensable. Sa chère Matsumoto était en train de s’approcher de lui…

Une autre canette s’envola.

Gin se demandait ce que faisait Matsumoto à l’observer de loin. Elle n’était avec personne d’autre de toute évidence, et la voyait mal le trahir après lui avoir sauvé la vie. A vrai dire il était en train de tourner et retourner cette question dans sa tête, sans trouver de réponses. Enfin, dans ces moments là, le plus simple n’était pas de demander à la personne concerné, non ? Mais si elle était suivit, cela ne serait pas trahir son statut de Shinigami ? Oh et puis flûte, dans tout les cas il avait Kamishini no Yari pour pallier au pire.

« Matsumoto, tu m’inquiètes à rester là à ne rien dire, tu sais ?

Boarf, tout était dit maintenant. Au pire il devrait encore écorcher vives quelques personnes gênantes.

Il est des moments comme celui-là où on se dit qu’on a été en dehors du coup tellement longtemps que même vos proches ne se souviennent plus que vous étiez un capitaine. C’en était presque insultant, et quelqu’un d’autre que Gin aurait dans la réalité des fait put mal prendre ce que venait de faire Matsumoto. Certes le prévenir était plutôt une bonne chose, mais s’il voulait se cacher, Gin était bien assez grand pour le faire lui-même, non ? Dans tous les cas le voila dissimulé de la vue et de la perception des autres par un bakudo tout ce qu’il y a de plus commun.

« Hay, hay… Je savais que j’étais en danger depuis mon réveil, mais que tu me penses impuissant à me défendre ça en devient presque méchant envers moi.

Alors qu’il disait ça il remarqua que Matsumoto était sur le point de partir, suite à l’arrivée « soudaine » dirons nous, de ces nouveaux venus. Ce n’était pas très courtois de sa part que de venir et de repartir aussi sec, pensa Gin. Un shunpo et le voila derrière elle, passant ses mains autour de sa taille. C’était une manière de la retenir comme une autre, et puis il ne permettrait pas qu’elle parte comme ça juste après qu’ils se soient vus pour la première fois depuis plusieurs mois. C’était la moindre des choses que d’essayer de la retenir.

« On a le temps Matsumoto, et si ils savent juste que je suis dans Karakura, il n’y a que peu de chances qu’ils retrouvent ma trace d’aussi tôt : Karakura est vaste. De plus, tant qu’ils savent juste au sujet d’un traitre, ça pourrait être n’importe qui : y a de plus en plus d’individus louches qui trainent par ici ces temps-ci. Si tu prenais le temps de m’expliquer calmement, ma très chère Matsumoto ?

Il l’enlaçait tendrement en disant cela, et ce pour deux raisons : non seulement il ne l’avait pas vus depuis très longtemps, mais en plus de tout, il n’avait pas envie de se presser ni vraiment de changer à nouveau de couverture, son petit job de vendeur de nouille lui plaisait plutôt : c’était un travail amusant et distrayant au moins. Alors en changer aussi vite serait presque un sacrilège, surtout qu’il lui faudrait abandonner ce vieux stand trouvé dieu seul sais où. Et si ils étaient à l’autre bout de la ville, il leur faudrait un certains temps pour venir ici.

D’un léger mouvement de main, Gin lança sur Matsumoto le même Bakudo qu’elle avait lancée sur lui. De quoi être tranquille un petit moment en intime…

Gin écouta calmement la belle Matsumoto, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de son appart. Y a des fois franchement les femmes ne se privaient de rien, y compris d’entrer chez les autres sans leur en demander la permission. Venant de Matsumoto, Gin n’en avait cure mais bon. Dans tout ce que disait la jeune femme, il y avait des choses dont il n’était pas vraiment au courant : Rebelion ? Uchinawas ? C’était quoi tout ça, une nouvelle parodie de la saga Star Wars dont il ne serait pas au courant ? Ca n’avait pas vraiment l’air d’être ça, et pourtant ça lui aurait bien plut de voir un nouveau pamphlet.

De là à en venir a la conclusion que ça avait à voir avec toutes les choses illogiques qui avaient eut lieu ces derniers temps, et de toute évidence, cela n’allait guère mieux à la Soul Society. Il aurait aimé avoir quelques renseignement si Matsumoto n’avait pas eut la bonne idée de s’évanouir dans ses bras. La rattrapant avant qu’elle ne touche le sol, Gin la porta dans ses bras, l’amenant jusqu’à son lit où il la déposa délicatement. Elle était fatiguer et avait besoin de se reposer, ça se voyait. Et il ne pouvait décidément pas la laisser dans cet état sans rien faire.

Quand à la personne, qui qu’elle soit, qui appelait… elle faisait vraiment chier et allait rappeler plus tard puisque Gin le laissa continuer de sonner dans le vide.

Rangiku sur le lit, le téléphone sur la table de chevet, il s’assit à coté d’elle. Il devait faire attention, mais ça il le savait : cela faisait longtemps qu’il n’avait plus le droit à l’erreur. Ce n’était cependant pas en se mettant une pression monstre qu’il arriverait à faire quoi que ce soit de correct. Donc d’après le principe du moins j’en fait, mieux je me porte, rédigé par un célèbre branleur, Gin en conclut que de toute façon, il pouvait difficilement mieux se cacher qu’il ne le faisait déjà et qu’il n’y avait strictement aucune raison logique qu’ils sachent qu’un ancien capitaine « mort » soit là. Et si c’était le cas, ils n’auraient certainement pas commencé par envoyer deux vices-capitaines pour l’arrêter. Ou alors ils le sous-estimaient complètement.

Quoi qu’il en soit, le temps n’était pas à se triturer les méninges, et restant à coté de sa bien-aimée, il lui prit calmement la main dans son « sommeil », comme il aurait dut le faire depuis bien longtemps déjà. Mais les circonstance en avait voulut autrement…

« Reposes toi, Matsumoto. Ici tu es en sureté…